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Mwanza
29 janvier 2008

Long gone day

Happés déjà par le travail, gangrénés par la conscience professionnelle, lessivés par des heures de marche pour ramener deux mangues et trois concombres, fourbus et cisaillés de douleurs musculaires après le foot de dimanche ou forts comme des pirogues nous avons fait front de concert. Célia montant sur l'aile, débordant, multipliant les prouesses techniques, n'hésitant pas à aller au contact. Pendant ce temps, je me faisais dribbler par l'école féminine américaine, dépasser à la course par les enfants des expats et mettre au sol par un anglais que je poussais à mon tour espérant ainsi créer ma plus belle action du match.

IMG_0537La temporalité de Mwanza est curieuse, elle apparaît comme inexplicablement accélérée. Coq à l'âne, on est sur le point de se décider pour la maison, on aura revu les rêves d'impérialisme coloniaux à la baisse, et optera si c'est possible pour une maison ouvrière cossue, bâtie sur des fondations rocheuses mais dont la petitesse intérieure sera contre-balancée par une vue qui aurait fait se damner les muses d'Hemingway.

Les journées sont courtes... immortalisées des lumières sombres du ciel qui tempête deux jours sur trois et dont les colères noires font trembler la charpente de la hutte. Je suis au regret de vous dire que non, nous n'avons plus croisé de phoque du bengale et de pieuvre du loch ness... il y a juste au-dessus du lit, collés dans les interstices d'une charpente inatteignable deux cocons blanchâtres, laiteux, remplis de milliers petits corps arachnéens... nous en sommes à invoquer l'animisme sacré de bien vouloir les faire se déverser lentement dans notre assiette pendant que nous détournons le regard, distrait par un rire sardonique d'occidental bien content de lui, nous ne finissions par amener la cuillière à notre bouche (sous le regard apeuré de la salle qui grimaçe déjà et cache ses yeux sous ses 5 doigts dont deux entre-ouverts) et la croquions avec force avant de voir dépasser de nos bouches délicates les huits petites pattes habiles.

Nous appréhendons Mwanza... nous fatiguons son marché et ses tentatives de harcèlement physique dans ses allées surbondées, nous devenons partie du tout parce que tout est dans un et que nous en sommes aujourd'hui encore plus qu'hier partie prenante et volontaire.

Kwaheri.

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