Marabout Gentleman
Qui connait vraiment son père ?
Et je ne crierai pas ‘moi’
Les psychologies de bar ont bon dos
Mais il faut reconnaître
Qu’elles n’ont pas toujours tort !
Il n’y a pas si longtemps,
Chance m’a été donnée.
Tu prends un père et son fils
Tu les enfermes pendant 7 jours dans une voiture
Tu remplis l’habitacle de mouches tsé-tsé
Agressives, collantes, puants le sang
Ensuite tu entoures le tout d’une savane hostile
Chaude, moite, gorgées de prédateurs
Au bout d’un moment ils finiront par se connaître
Leur observation mutuelle sera aiguisée, leurs
Attentions aussi, ils seront le répulsif l’un de
L’autre, chassant les mouches d’une seule main
Souriant comme des gamins, la bouche ouverte
Les yeux plissés, scrutant les acacias, débordant de vie
La nature les avale, les étendues les lient
5 guépards comme les 12 salopards, les guettent depuis des
Hauteurs avant de fondre sur eux, ils ont la distance du regard
Qui, simplement, les séparent
Ils n’ont plus besoin de parler… juste contempler, unis, des groupes de lionnes
Dévorant des carcasses éparses, décrypter des traces, combats de pachydermes,
Apprivoiser les buissons et en voir sortir un léopard craintif et curieux
Remonter le temps dans les cratères millénaires, remonter leur fil
Revenir au lien toujours qui unit l’homme a la nature et le fils a son père
Il n’y a pas si longtemps,
Chance m’a été donnée.
Et je l’ai prise, serrée dans mon poing
Pour ne pas qu’elle s’échappe
J’aurai aussi pu tendre la paume et serrer sa main
Qu’il me tendait mais j’étais déjà dans ses bras.