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Mwanza
22 mars 2009

This is Africa my dear !

Et voilà ils ont remis ça.

Ca commence par des aboiements de chien vers une heure du matin.

Jean-Luc s'y met aussi, je suis encore éveillé, je regarde le match de Marseille sur le net.

Puis ça part, plein de coups de sifflets, c'est comme ça qu'ils se préviennent.

Une chasse à l'homme vient de démarrer dans le quartier.

Avant j'avais peur pour notre sécurité, maintenant j'ai peur pour lui.

Notre garde se réveille, il regarde par dessus la haie, tu sens d'ici, à l'intérieur des barreaux de la maison, son excitation qui grandit.

Des mecs commencent à courir dans la rue, les coups de sifflets s'arrêtent et tout le monde hurle, ça part de tous côtés.

J'ordonne à notre garde de ne pas sortir, de ne pas participer à la grande fête de la mise à mort.

Il trépigne, il refuse de m'écouter et sort quand même.

Célia se réveille, elle se met à crier de concert avec moi pour demander à James de rentrer.

On a déjà la nausée.

Lui nous prend pour des dingues. Il rentre à contre cœur. Il se met sur la pointe des pieds, cherche l'endroit. Oui c'est tout près.

On entend déjà le voleur hurler. James n'en peut plus. Il m'engueule presque de devoir rester là car au fond du jardin derrière le mur ils sont en train de tuer un homme.

Un mec un de plus qui a volé un trois fois rien et lui James aussi nous a volé aussi alors comment peut-il ?

Je repense à ce que Dim nous a expliqué sur ce même blog.

Mais quand tu entends le mec hurler et les coups s'abattre juste derrière ton mur, à quelques mètres de toi, les explications sociales se fanent.

Après le silence... et toi tu vas dormir sur tes deux oreilles.

Ce matin pourtant une rage sourde m’habite... je n'en peux plus d'assister à ces mises à mort, de faire comme si de rien et de m'entendre dire "This is Africa my dear".

Je les emmerde les hommes aux œillères, harnachez-vous de brides si ça vous chante mais arrêtez de me dire "This is Africa my dear" !

Ce matin, Robert commente "Yes Boss, they catched one, the other ran away"

"Did they kill him, I mean the one they catched"

"Yes Boss", a big smile on his face. Et le voilà qui mime les coups de machette devant moi.

Bon dieu... et ça va toutes les dimanches à l'église, ça chante en cœur des psaumes d'amour, ça prie en communion la conscience lavée par la foi.

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