Célia’s Birthday
Oyez oyez braves gens, ménestrels et saltimbanques. Un jour splendide est annoncé dans les hauteurs de Mwanza, réveillez donc les coqs fainéants, les minarets et les vaches sacrifiées au beuglement. Courez donc dans les rues de la ville, descendez jusqu’au lac, traversez le et joignez l’Ouganda en son centre, remontez l’Ethiopie, profitez donc des courants d’air chauds pour soufflez la nouvelle dans le Sahara, gagnez la méditerranée l’écume aux lèvres, l’embrun au cœur, rapide comme une vague plongez jusqu’aux côtes, rampez sur la terre de Flayosc à Bordeaux, de Versailles à Bruxelles… courez donc mes amis souhaiter un joyeux anniversaire à Célia.
En cette belle journée, certes nuageuse, beaucoup d’entre vous se disent « ces deux-là sont les doigts de pied en éventail, tranquille et sans le souci », eh bien détrompez-vous. Tout n’est pas toujours évident dans ce qui ressemble à un paradis et en trois jours, Célia, analysons spécifiquement son cas puisqu’elle est à l’honneur aujourd’hui, n’a pas toujours eu facile comme on dit chez nous.
Samedi 12: Prise dans un mouvement de foule pour gagner l’avion en direction de Zurich. Ecrasée par deux ou trois mecs pressés de rater le même avion que nous. Sauvée in extremis par Cyrille qui l’a extirpée de là d’un geste fort et assez viril.
Dimanche 13 : Atterrissage sur une piste en terre dans le bled paumé de Musoma au nord du Pays, halte non annoncée par les tickets électroniques et dans le genre mouvementé merci les hauts le cœur. La vérité signifiera que c’est elle qui a rassuré Cyrille à ce moment précis de l’histoire en lui souriant pendant que l’aile droite frôlait le sol dans un ultime soubresaut.
Lundi 14 : Occupée à préparer une délicieuse soupe, Cyrille le dos tourné à la cuisine entendit deux bruits distincts : le premier ressemblait à une explosion et le second à un cri de goret, il se retourna fissa et aperçut Célia faire un bond en arrière quand une flamme surgit d’une armoire, le convecteur électrique ou un truc du style venait d’exploser. Courageuse elle plongea sa main dans les flammes pour éteindre l’interrupteur, Cyrille était déjà en train de courir dehors craignant que le feu ne se propage.
Le soir à peine remise de ses émotions, elle s’effondra dans le transat sur le balcon et ce dernier explosa à son tour.
Mardi 15 : Rentrant éreintée du travail à la suite de Cyrille, Célia poussa un énorme cri suivi par un bond de cabri des plus élégants. Cyrille hurla « Quoi quequeque qui se passe », certains relatent qu’il cria aussi de manière aigue et stridente mais ça a peu d’importance. « Un serpent, je viens de shooter dans un serpent »… « attends bébé, je vais aller te le chopper », « oh oui mon chou, écrase lui sa sale tête ovale » (cette indication rassurant le lecteur sur le caractère dangereux de l’énorme reptile verdâtre "un boomslang"). Armé d’un bâton, hardi comme une armée, Cyrille sortit isoler la bête dans un coin de la terrasse et l’immobilisa de son regard, Célia courut prévenir le garde qui une fois arrivé voulut faire le malin et saisit le bâton pour asséner un coup mortel et direct sur la tête de la pauvre bête. Le second garde poussa un cri très aigu quand le dit animal invertébré toucha terre mort et saignant.
Alors… qui va encore dire qu’on se la coule douce hein ?
Qui ?