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Mwanza
18 août 2008

Le bénévole, le colon et l'expatrié

img_colonialisme_frLe bénévole, le colon et l’expatrié ne sont pas des espèces menacées, on les pensait coincées dans l’histoire d’une Europe missionnaire ou prisonniers de geôles africaines depuis l’indépendance. Non du tout ! Les colons sont toujours dans la place avec des valeurs somme toute moins religieuses et on ne peut moins éducatives que du temps de leurs grands-parents.

Bien sûr, il ne faut pas tout mélanger, ces trois races d’olibrius ne sont pas similaires au point de les confondre. Si l’on essayait d’ailleurs de les distinguer au fusain, ça donnerait sans doute ceci…

Prenons tout d’abord l’exemple de cette brute de colon. Le colon n’aime à priori pas le pays où il débarque et c’est bien dommage parce qu’il y est en général pour une longue période. Il y va d’abord parce qu’il a sur place une bonne opportunité de se faire du pognon, pognon qu’il amassera pour se payer au moment de la retraite une grosse villa dans son pays d’origine, enfermé dans ses convictions de petit bourgeois, aigri jusqu’au sang qu’il a mixte de toute manière, amer d’avoir dû endurer l’humiliation de vivre dans le voisinage des sauvages pendant tout ce temps. Sur place, il ne s’empêche jamais de considérer qu’il est le plus intelligent et qu’il a, comble de la suffisance, toujours raison. Le colon ne peut se remettre en question, il a un cerveau atrophié par des années de martelage raciste, il ne prend pas en compte les différences culturelles, il s’en fout, ce qui compte pour lui c’est l’ethnocentrisme, la considération absolue qu’il est ce qu’on fait de mieux et que le reste du monde est une erreur Darwinienne.

Le pire cauchemar du colon : avoir du désir pour un autochtone !

Et ce truand d’expat alors ? L’expatrié se targue bien souvent de n’être lié d’aucune sorte à l’engeance colonialiste. Pourtant ses motivations de déplacement géographique ne sont pourtant pas autant éloignées de celles du colon qu’on pourrait le penser. L’expatrié part en Afrique ou ailleurs parce qu’il est curieux de nature, oui bien sûr, bon aussi il est content que son salaire soit doublé par rapport à l’Europe, il aime bien qu’il fasse beau, avoir des employés, une grosse maison et une piscine. Il fréquente beaucoup d’amis européens ou américains, essaie péniblement d’apprendre la langue locale et avec le temps prend de plus en plus l’habitude de critiquer les autochtones, la lenteur et la désorganisation administrative. Il finit par devenir tout ce qu’il avait redouté mais il s’en excuse en avouant parler à présent de ce qu’il connaît. En secret il a des regrets mais bon il est au soleil quoi et la misère en est bien moins pénible.

Le pire cauchemar de l’expatrié : ne pas avoir d’amis autochtones !

Terminons par le bon volontaire. Le volontaire est certainement le moins con des trois mais il est animé d’un humanisme frôlant bien souvent le crétinisme. Il déménage dans les pays sous-développés parce qu’il a envie d’aider le monde avec ses deux mains et son sourire béat. Il a tout d’un Jésus sexué parce que dès qu’il en a l’occasion il fornique avec le local, ça rend son voyage plus vivant… Il passe la majeure partie de son temps à aller à des fêtes, à se bourrer copieusement la gueule et à voyager dès la fin de son contrat en vue d’explorer les merveilles endémiques. Le volontaire reste trois mois ou six mois, parfois un an puis pleure en s’en allant. Une fois de retour dans son pays, il colle ses photos dans un album qu’il n’ouvrira plus jamais.

Le pire cauchemar du volontaire : entendre quelqu’un lui dire que ce qu’il est en train d’accomplir est absolument inutile !

Les nouveaux missionnaires ont des grains dans la tête qui ricochent dans leur tête d’intention comme des valeurs obsolètes. Le pire c’est que parfois ils s’en rendent compte, mais vaut mieux être sourd à ses propres incohérences.

Et le touriste alors ? Le touriste il aime à se considérer qu’il n’en est pas un voyons. Oui les vacances étaient bien mais bon dans le Serengeti qu’est ce qu’il y a comme touristes tout de même

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Commentaires
B
L'essentiel, d'après moi, est au moins d'essayer ... <br /> <br /> Qu'est ce qu'on aime la critique constructive... enfin... la considération opportune !
F
Jésus sexué, idéalisme crétin et débauche, moi je signe!
P
Le pater est un fidèle lecteur et il n'a pas trop envie de louanger son fiston au su de tous car il ne voudrait pas être pris pour un vil thuriféraire<br /> En ce qui concerne le dernier texte,il pense que son fils n'est ni colon,ni benévole mais un expatrié sans salaire.Le pater est un peu terre à terre mais est quant même fier...
C
Disons que pour être honnête, je dois avoir une dose de chacun en moi, je ne me permettrai jamais de pointer les lacunes humaines sans avoir senti préalablement peser en moi le poids de ces dernières.<br /> <br /> Et c'est vrai que le pater familias falisse est aux abonnés absents pourtant il lit mais il reste bien discret quant à donner son commentaire.
M
Et M. Falisse senior que pense-t-il de tous ces textes magnifiques ????????
Mwanza
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