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Mwanza
29 octobre 2008

Jacobsen beach & Gombe National Park

Le lendemain de notre arrivée mouvementée à Kigoma, après une nuit réparatrice, nous découvrons avec ravissement la petite plage qui se trouve en contrebas de notre charmante guesthouse. On se croirait au bord d’un océan mais l’eau est pure, calme, tiède et douce, idéale pour se baigner. Seuls quelques singes chapardeurs troublent parfois la quiétude du lieu. Je nous vois déjà descendre le lac à bord du fameux ferry Liemba, un navire allemand acheminé en pièces détachées pendant la Première Guerre mondiale, qui traverse le lac une fois par semaine dans les deux sens, reliant Kigoma à Mpulungu en Zambie.

Malheureusement, le caractère aléatoire du passage du ferry, annoncé dans les guides, se confirme. Guichet fermé le mardi et déception le mercredi, jour présumé de l’arrivée du bateau à Kigoma : la vendeuse de tickets, à qui nous devons tirer les vers du nez, nous annonce finalement qu’il est toujours en Zambie et qu’il n’arrivera à Kigoma que le jeudi. Or le ferry est le seul moyen d’atteindre, à un prix raisonnable, le Mahale Mountains National Park, où vivent, entre autres, les chimpanzés que je rêve tant de rencontrer. Nous risquons de perdre trop de temps à attendre le bateau et renonçons donc à cette visite.

Tentative avortée donc mais heureusement, préparés à cette éventualité, nous avons un plan B : le Gombe National Park, plus proche et plus facile d’accès, où l’on peut également croiser nos cousins.

Faut dire que je tanne tout le monde avec les chimpanzés depuis les premiers préparatifs du voyage et j’ai la faiblesse de croire que mes camarades ont tout mis en œuvre pour que mes espoirs ne soient pas déçus…

Cyrille appelle Didier, un Français échoué en Afrique depuis trop longtemps sans doute. Il porte une tenue ridicule de pseudo-aventurier, un peu comme le type qui présente les Carnets du bourlingeur, avec qui il est justement en contact pour la préparation d’une émission. Le soleil lui a buriné la peau et peut-être bien aussi ramolli le cerveau. Il nous donne quelques conseils à propos du Gombe, malgré qu’il semble n’y avoir jamais mis les pieds, et nous emmène à l’office où nous pouvons nous renseigner à propos du parc. La femme qui nous accueille est très sympa, elle nous fait un petit topo sur le Tanganiyka, le lac le plus long du monde, dont elle nous donne toutes les mensurations. Du coup, les mecs font les malins et renchérissent avec le lac le plus profond, le lac le plus haut,…informations qu’elle s’empresse de noter. Sur ses conseils, nous prévoyons de dormir dans la guesthouse construite récemment à l’entrée du parc. En attendant notre prochaine excursion, nous profitons de notre havre de paix au bord du lac - dégoté par notre GO préférée, qu’on ne remerciera jamais assez - entre lecture, baignade avec les cichlidés (poissons d’eau douce que Cyrille affectionne particulièrement et dont j’ai retenu qu’ils stockaient parfois leurs œufs dans leur bouche), et barbecue de poisson du chef Joe.

Pas de trêve pour Célia qui prend une fois de plus les choses en main pour nous trouver une embarcation. Didier nous a parlé du « taxi boat » mais pour arriver plus tôt, nous décidons de louer un bateau privé. Célia appelle donc Georges, qui montre un certain empressement à venir chercher nos dollars, au point de se déplacer jusqu’à la Jacobsen beach où nous sommes vautrés. Nous ne lui donnons que la moitié de la somme convenue alors qu’il réclamait la totalité et la suite nous prouvera que cette précaution n’était pas inutile…

Le lendemain, embarquement sur un rafiot craquant de la coque au pont, comme chantait l’autre…sauf qu’il n’y a pas vraiment de pont sur ce bateau, qui semble plutôt destiné à transporter des marchandises que des êtres humains, surtout des êtres fragiles comme notre petit boulet, qui se demande ce qu’il fait dans cette galère…

Arrivée au Gombe Park. Il y a moult babouins sur le rivage, dont un qui assaille Renaud pour lui voler sa bouteille d’eau. L’accueil est sympathique et assez professionnel, comparé à la moyenne nationale.

Et puis, enfin, nous marchons dans la forêt sur les pas de Jane Goodall.

La saison sèche est malheureusement moins propice à la rencontre des primates et Matt, notre guide, nous prévient qu’on risque de ne pas les croiser…mais voilà qu’après un quart d’heure de marche, la chance nous sourit ! Séquence émotion ! Le « highlight » tant attendu ! D’abord une femelle et un petit, sur le chemin quelques mètres plus loin. J’ose à peine y croire. Puis tout un groupe de mères et d’enfants, qui jouent, sautent de branche en branche, s’épouillent. Nous restons immobiles sur le bord du chemin à les observer pendant une petite heure. Au gré de leurs jeux, certains se rapprochent de nous et passent même à côté de nous. Je sais que les chimpanzés peuvent faire preuve d’agressivité et que la prudence est de mise mais la curiosité l’emporte largement sur la crainte. Je resterais bien encore des heures mais le règlement l’interdit.  En passant notre chemin, nous passons devant une femelle qui, nous voyant approcher, serre ses petits contre elle d’un air méfiant. J’ai le cœur serré à l’idée de ne pas les revoir.

Le lendemain, nous marchons plusieurs heures dans la forêt sans voir l’ombre du moindre chimpanzé. Des babouins, en veux-tu en voilà, et d’autres singes, dont j’ai oublié le nom, mais point de chimpanzé. Voilà, c’est fini. Ou presque. Alors que, de retour de notre promenade, nous « farnientons » au bord du lac, un petit groupe de chimpanzés passe devant la guesthouse, poursuivis par une touriste et son appareil photo.

La touriste en question s’avère être une gentille Suissesse, grâce à qui, le lendemain, nous évitons de rester coincés là… En effet, de manière somme toute assez prévisible, nous ne voyons jamais arriver le bateau pourtant loué pour l’aller-retour. Nous montons donc à bord du bateau de Bea, nettement plus confortable d’ailleurs, pour rentrer à Kigoma. Dernière soirée tous ensemble. Contre toute attente, Bert ne fait pas de discours d’adieu pour Célia. Mais il n’en pense pas moins et nous non plus.

30545048_mMarie

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Commentaires
D
Je crois, très chère Marie, que les autres primates que nous avons pu observer étaient des colobes.<br /> Il y avait là le colobe commun, le colobe à queue rouge, le colobe à couilles bleues, le colobe à oreilles-de-chauve-souris, le colobe de Kirk, de Tompson et de Gant. <br /> Enfin, très rare, au point de n’en avoir aperçu qu’un seul, le colobe gros-porc. <br /> <br /> Un bien beau récit ! Merci de nous avoir fait revivre ces merveilleux instants
L
Didier ne te méprends pas on est reconnaissant mais quand tu nous racontes que le sida se soigne, qu'il y a un grand complot, que toi l'afrique tu connais avec tes 17 ans passés au Congo, quand tu monopolises la converse pour parler de tes exploits et que tu as le look d'un paumé intégrale qui vient tout juste de débarquer dans un touriste shop de l'aéroport... eh bien didier tu n'es pas crédible même s'il faut le reconnaître nous avons tout fait pour te semer au bout d'un moment, ce n'était sans doute pas justifié parce que grâce à ta marche forcée nous avons rencontré la responsable du Gombe à qui nous avons pu en étaler une bonne couche. <br /> <br /> Nous remercions donc ici Marie pour ce compte-rendu assez fidèle. Une petite précision toutefois, les cichlides prennent leurs alevins dans la bouche en cas d'attaque de prédateur, les oeufs quant à eux sont protégés par les parents pendant toute la durée de l'incubation mais pas dans la bouche.<br /> <br /> Vive les gorilles
D
... que je te montre ce qu'il y a sous ma tenue ridicule de pseudo-aventurier ? Ca m'apprendra à donner un coup de mains à des Belges, tiens. Sale race ingrate !
Mwanza
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